Chaudronniers et soudeurs, la France se lance dans la compétition !

L’industrie manque de chaudronniers, de soudeurs et de fraiseurs.

La candidature de la France à l’organisation, en 2019, de la “Worldskills Competition” pourrait susciter des vocations. Ces “Jeux olympiques” des métiers voient s’affronter de jeunes professionnels représentant une cinquantaine de métiers, dont une moitié sont industriels.

Jeux olympiques et exposition universelle ne suffisent pas à la France, qui est aussi candidate pour organiser, en 2019, la “Worldskills competition”, version internationale des Olympiades des métiers. Lors de cette compétition, s’affrontent de jeunes professionnels se formant ou pratiquant une cinquantaine de métiers, essentiellement artisanaux ou manuels. Parmi eux, dix relèvent de l’industriestricto sensu (chaudronnerie, soudage, contrôle industriel, mécatronique…), cinq des nouvelles technologies (câblage de réseaux à haut débit, webdesign,..), cinq de l’automobile (tôlerie, peinture automobile…), deux de la maintenance (dont l’aéronautique). Mais les jeunes représentent aussi les métiers du BTP, de la coiffure, du jardin. Ils ont 48 heures pour réaliser une œuvre.

SOUTIEN DU MONDE ÉCONOMIQUE

La délégation internationale qui désignera le 10 août le pays organisateur de la rencontre de 2019, a été reçue avec les honneurs par la France lundi 29 et mardi 30 juin. Accueillis par le président de la République et le président du Sénat, puis par le maire de Paris lors d’une réception à l’Hôtel de ville, les délégués ont pu échanger avec le monde économique lors d’une rencontre au ministère des Finances et de l’Economie, mardi midi.

L’occasion pour les organisations patronales, en plein déchirement sur la réforme de la représentativité patronale, d’afficher leur unité sur un sujet autrement plus consensuel. Pour Alexandre Saubot, président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), “on a besoin de jeunes formés et de valoriser le travail manuel ; cette expérience est magnifique, on ne peut qu’être là”. Jean-Marc Javelon, en charge des relations avec l’enseignement chez Legrand, s’intéresse à la catégorie “installation électrique”. Des milliers de jeunes et leurs parents assistent aux compétitions et il estime que “ces Olympiades sont l’occasion de susciter des vocations, notre filière est moins en difficultés que d’autres pour recruter, mais il faut rester vigilant”.

UNE BELLE VITRINE POUR DES MÉTIERS QUI N’ATTIRENT PAS SUFFISAMMENT

Les deux représentants de L’Oréal, eux aussi, s’intéressent à la formation de ceux qui utilisent leurs produits, coiffeurs, esthéticiennes, manucures. “Une compétition de ce type permet de mettre en valeur des talents artisanaux, donc de convaincre les jeunes et leur famille que ces métiers font appel à de réelles compétences”, explique Vincent Mercier, de la division “produits professionnels” du groupe. Les organisations syndicales ont également toutes manifesté leur soutien à la candidature de la France dans un courrier commun.

Depuis lundi 29 juin et pendant une semaine, les 45 jeunes qui représenteront la France en août pour les Worldskills 2015 à Sao Paulo, sont en séminaire de préparation, autant mentale que physique. Leurs parcours, leurs témoignages, leur enthousiasme, en ligne ici, sont une magnifique vitrine pour une industrie qui a souvent du mal à séduire les jeunes.

Cécile Maillard  Par  – Publié le