Arc International fait sa révolution culturelle

Briser une organisation pyramidale pour laisser toute sa place à l’esprit d’initiative, privilégier le design de qualité produit au meilleur coût, placer le client au centre de l’entreprise, introduire la flexibilité et le lean manufacturing : telles sont les nouveaux fondamentaux qu’applique la nouvelle équipe de direction d’Arc International sur le site d’Arques (Pas-de-Calais).

Nous devrions réaliser un chiffre d’affaires compris entre 850 et 900 millions d’euros. C’est une progression, pour le groupe, de plus de 10 % par rapport à l’exercice précédent“, se félicite Tim Gollin, président exécutif du groupe Arc International.

Ces données prévisionnelles s’expliquent toutefois par un taux de change euros-dollars particulièrement favorable, 50 % des ventes d’Arc sont facturées en dollars et la faiblesse du rouble génère peu de conséquences du fait de la forte activité de l’usine russe d’Arc International située à Gous Khroustalny, à proximité de Moscou. Le bilan est par contre moins simple à Arques (Pas-de-Calais) site historique du groupe.

LE PLUS GRAND SITE MONDIAL DE PRODUCTION DE VERRE DES ARTS DE TABLE

Nous disposons d’une capacité de production de 400 000 tonnes de verre, mais nous en livrons que 200 000 tonnes, résume Timothée Durand, directeur Europe d’Arc International et par ailleurs petits fils de Jacques Durand, fondateur du groupe. Ici se concentrent le plus grand site mondial de production de verre des arts de table, avec dix fours en activités, et le plus grand savoir-faire de nos opérateurs. Notre objectif est aujourd’hui d’en faire un site profitable dans les trois prochaines années.”

Pour y parvenir, le groupe engage une véritable révolution culturelle. L’initiative est portée par les nouveaux actionnaires qui, depuis mars 2015, ont repris les rênes de l’entreprise. Le capital du groupe détenu par la famille Durand depuis 1927, est aujourd’hui contrôlé à 51 % par l’investisseur américain Dick Cashin, fondateur du fonds américain One Equity Partners et actionnaire du fonds Peaked Hill Partners (PHP), ainsi que par le staff de direction réunissant Tim Gollin, Didier Riebel, Cédric Aymard et Timothée Durand.

Pour son site d’Arques, le groupe veut optimiser les coûts de production, et pour cela s’inspirer de la méthode du lean manufacturing chère à Toyota. “Nos marges de progression sont importantes. Cela passe par une réorganisation totale de l’emballage et de la chaîne logistique“, avance Didier Riebel, directeur général adjoint chargé du process industriel.

Le groupe verrier veut pouvoir baisser ses coûts afin d’afficher des prix de vente répondant mieux aux attentes du marché et améliorer sa disponibilité produit. “Nous allons réduire les délais de 15 jours à 3 jours pour les collections et de 45 jours à 15 jours pour les produits sur commandes.”

La révolution culturelle en cours“, selon les termes avancés par Didier Riebel, vise également à briser l’organisation très hiérarchique et pyramidale actuelle. “Nous redonnons du pouvoir d’initiatives à nos opérateurs, et dans le même temps, nous réduisons les échelons hiérarchiques, bien trop bureaucratiques par le passé.

58 MILLIONS D’EUROS D’INVESTISSEMENT

Arc International annonce un plan d’investissement de 58 millions d’euros pour ces trois années sur le site d’Arques, soit 30 millions d’euros dans le domaine de l’innovation (matériaux et relance des marques), 20 millions d’euros pour la standardisation et l’automatisation des emballages et 8 millions d’euros pour l’optimisation logistique. Le groupe va également investir 12 millions d’euros dans l’augmentation des capacités de production du four P dédié à Ikéa pour l’ensemble de ces magasins dans le monde.

Dans le même temps, Arc International programme 7 millions d’euros sur cinq ans pour déployer un programme de formation portant sur le développement des contrats inter-génération, l’aménagement des fins de carrière (cessation d’activité, temps partiel) et surtout l’embauche de 120 à 160 jeunes alternants par an avec mise en place de tutorat et transfert du savoir-faire.

RENOUER AVEC LA RENTABILITÉ DU SITE D’ARQUES DÈS 2016

A la fin du mois de septembre, nous remboursons le prêt relais d’un montant de 48,5 millions d’euros accordés par l’Etat via le Fonds de développement économique et social (FDES)”, précise Didier Riebel, directeur général adjoint. L’objectif du groupe est de renouer avec la rentabilité du site d’Arques dès 2016 et de clore d’ici juin 2016 le plan social prévu, visant à générer 556 départs (200 licenciements, le reste par des reclassements, des pré-retraites et des départs volontaires) et 233 créations de postes essentiellement en production.

source: http://www.usinenouvelle.com