APS 41 : UN MORCEAU DE L’HISTOIRE INDUSTRIELLE DE ROMORANTIN

Fabrice-et-Marc-Sableuse

LA PME INSTALLÉE À VILLEFRANCHE, A ÉTÉ UN SOUS-TRAITANT DE L’INDUSTRIE AUTOMOBILE. SPÉCIALISÉE DANS LA RESTAURATION DES VÉHICULES ANCIENS DEPUIS LE DÉPART DE L’INDUSTRIE AUTOMOBILE DE LA CAPITALE DE LA SOLOGNE, L’ENTREPRISE S’OUVRE DÉSORMAIS VERS LE GRAND PUBLIC AVEC L’ACQUISITION D’UNE NOUVELLE SABLEUSE. AVEC APS 41 ET SON CRÉATEUR, MARC PERRIER, C’EST UN MORCEAU DE L’HISTOIRE INDUSTRIELLE DE ROMORANTIN QUI SE RACONTE.

Marc Perrier, est entré chez René Bonnet le 9 avril 1963, il avait 17 ans « Je sortais de chez Tréca à Mer. Ils m’ont pris pour peindre les voitures du modèle Missile. J’ai tout fait ; j’ai peint les murs, j’ai déchargé des camions, j’ai nettoyé le toit… Puis on m’a fait faire des pièces en ferraille. J’ai appris le métier, j’étais le 12e salarié de l’entreprise, je suis devenu peintre industriel et plasturgiste dans l’automobile. J’étais fier lorsque les autres venaient me regarder bosser pour apprendre ». Il va vivre des grands moments dans les Paddock des 24 heures du Mans en 63 « on était sur place dans des lits de camps ». En 1964, Marc Perrier fait son armée, il revient vite chez René Bonnet, il s’occupe de « l’après vente clients », il travaille sur des DB Panhard, des Jaguar Type E, des GT40, des Maserati « Je m’occupais de la peinture en polylustré et de la peinture cellulosique, René Bonnet proposait des prestations sur toutes voitures haute gamme. » En 1965, Marc voit l’arrivée de Matra « on m’a confié les protos, le Jet Matra, Jet Napoléon, Jet Araignée. On a modifié, coupé des voitures, on les a élargies. On a travaillé sur un buggy Matra qui n’a jamais vu le jour. J’ai aussi fait des pièces pour l’aéronautique, cela m’a permis de découvrir les poinçons référence, on s’en ai resservi pour faire les moules des voitures en composite. En 1971, Matra lance la 530, mais il n’y a pas beaucoup d’activité, alors je quitte l’entreprise pour aller chez ROY-FERRAND, puis finalement, on me propose de revenir pour être le responsable de l’atelier de finition. Je vais faire revenir à Romorantin la réalisation des prototypes qui était partie à Paris chez Le Coq. On a fait la M 25, qui ne sortira pas, la Muréna, la Simca 1100, la Bagheera, le Rancho, puis l’Espace.

Après 20 ans de maison, alors que j’étais chef de l’atelier de peinture, je décide de me mettre à mon compte. Je crée à Tours une entreprise qui prépare des protos, notamment pour Matra, je réalise des poinçons de référence. En 1995, je m’installe à Villefranche avec APS 41. Je prépare des pièces détachées pour un nouvel Espace monté chez Heuliez. J’ai 24 salariés, mais en 1998, Heuliez perd son contrat et je me retrouve tout seul dans l’entreprise. Puis l’aventure repart, Matra me confie des protos et des pièces de série (le toit des Berlingots et des Partners). J’ai fais de la peinture pour Sotira, Ferrari et Scania »

Jet-MissileMais avec le départ de l’industrie automobile du bassin, l’entreprise doit se réorienter, c’est d’abord le fils, Fabrice qui prend les commandes. Comme le bassin est moins industriel, il oriente la prospection commerciale vers des activités plus « artisanales » qui s’appuie sur le savoir-faire d’APS. La restauration de la voiture de collection devient la marque de fabrique de la maison, le musée Matra est l’un des principaux clients, mais beaucoup de particuliers sollicitent l’entreprise « vous pouvez nous apporter une voiture quelque soit la marque, nous la restaurons tout, tôles, plastiques, peintures… » explique Fabrice. L’entreprise reprend quelques positions dans la sous-traitance industrielle pour l’aéronautique (Daher, Atermes…), le savoir-faire en peinture industriel reste intact « une grande chaine de supermarchés a changé ses couleurs, il lui fallait quelqu’un pour réaliser ses prototypes, nous avons su être réactifs » explique le père et le fils. ATS compte actuellement 5 salariés.

Dans le contexte actuel, Fabrice veut développer les activités grand public « Nos outils de production et notre savoir-faire nous rendent polyvalents et surtout capables de nous adapter aux besoins des particuliers : sablage d’un portail en fer, sablage des volets en bois… nous savons rendre un matériaux brut et le peindre à des tarifs très bien placés. »

A travers l’histoire du père et du fils, APS 41 incarne l’aventure automobile de Romorantin. « J’ai été heureux à Romo nous dit Marc, je ne suis pas plus riche que lorsque je suis arrivé, mais j’ai vécu une formidable aventure industrielle ».

CM    Le petit solognot